Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


LES FONDATIONS DE LA MAISON COMMUNE

Publié par The Algerian Speaker sur 29 Juin 2011, 07:57am

Catégories : #Editos : let's go

Le pouvoir algérien est-il contraint à la réforme ? Pourquoi, alors que la «crise n'existe pas», selon le Premier ministre, engagerait-il une réforme ? Pourquoi un pouvoir de l'ombre accepterait-il d'aller à la visibilité, à la correspondance absolue entre pouvoir légal et pouvoir réel ?

Ces questions, que des Algériens et des observateurs étrangers n'ont cessé de poser depuis des décennies, sont-elles encore de mise ?

Abdelhamid Mehri, dans un entretien à La Nation, de retour sous forme électronique après plus de quinze ans de silence, estime que ce n'est plus le cas. Pourquoi ? Parce que le régime a atteint ses limites absolues. Il n'est plus viable, alors que la demande de changement est présente dans la société. La réforme n'est plus une option facultative que l'on peut prendre ou non. Son exigence est pressante. Le choix n'est pas entre réforme ou non, mais entre une réforme négociée avec l'ensemble des acteurs de la société et une réforme qui sera inéluctablement imposée par le mouvement de la société et les forces qui demandent le changement.

On peut y ajouter un environnement international qui n'est pas figé et où des options qui semblaient impensables sont désormais mises en œuvre, comme en Libye.

Il est remarquable d'ailleurs de noter cette capacité d'adaptation d'un Occident qui continue, sur le fond, de considérer que la démocratie dans le monde arabe est source de complication et qu'elle est in fine indésirable.

Dans un tel contexte mouvant, continuer à entretenir la fiction du multipartisme formel et de la démocratie de façade est grandement dommageable. Et ce risque est présent. La tentation de substituer des aménagements de textes à un débat national devant aboutir à un consensus politique pour un changement de régime, est évidente. En réalité, la contre-réforme enœuvre depuis les années 90 a atteint une sorte d'accomplissement suicidaire, avec une dépolitisation générale qui fait le lit au pire.

Que l'Otan puisse paraître pour des Libyens – et pour une partie des Algériens aussi – comme un « libérateur» montre l'ampleur des dégâts occasionnés par un travail systématique de dépolitisation et d'étouffement des alternatives. Les changements, qui auraient pu être aussi naturels que le passage des générations, se font dans les douleurs et la casse. En Egypte et en Tunisie, là où les choses se sont le mieux passées, les transitions sont incertaines.

L'ancien secrétaire général du FLN constate que la«désertification du champ politique a été pleinement réussie par les régimes en Algérie et ailleurs…». Aujourd'hui, après deux décennies de bannissement de la politique et de décorum démocratique sans contenu, on a créé le dégoût de la politique, sans pour autant réduire la colère. Dans nos sociétés privées «d'apprentissage politique»,on a un mécontentement «diminué de l'expérience politique, plus dangereux pour le pays…».

Ces constats sont d'une grande justesse. Et ils commandent de ne pas rater la réforme et de ne pas la diluer dans des révisions textuelles. Quand il s'agit de construire la «maison commune », il ne faut pas tricher dans la mise en place des fondations. L'Algérie est un pays géologiquement sismique. Il l'est aussi politiquement.

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